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Note
d’intention
Il y a de cela quelques années,
j’avais été fortement impressionné par le film de Stijn Coninx
consacré à la carrière politique de l’abbé Daens. Ce
prêtre belge, ardent défenseur de la classe ouvrière contre le capitalisme
sauvage et triomphant de la fin du XIXe siècle (et de l’église qui soutenait
celui-ci), y prononçait en séance plénière de la chambre un discours aux
accents démocratiques faisant ombrage aux certitudes des représentants des
classes possédantes. Les arguments développés, le courage de ce député, sa
lucidité, son éloquence, et le silence des autres députés de toute évidence
convaincus de la justesse de ses propos (même s’ils ne partageaient pas ses
convictions démocratiques) ; tout cela, dis-je, ne pouvait que susciter
l’envie d’en savoir plus sur lui et sur son temps. Aussi, me suis-je dit, retrouvons
ce discours et les (éventuelles) réactions qu’il avait provoquées chez les
autres députés.
Autant le dire tout dire, cela
n’a pas été possible. Et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il me fallut
retrouver les Annales parlementaires de l’époque. Pour cela, je me suis
naïvement rendu à la bibliothèque de ma province, réputée pour être la première
de
Par chance, ma carrière
professionnelle m’a permis par la suite de disposer en quasiment libre accès
des Annales parlementaires dont j’avais auparavant entrepris la recherche.
Aussi, je me remis en quête de ce discours et des réactions. Les choses ne
furent pas non plus concluantes. Tout d’abord, les Annales parlementaires sont
d’un emploi difficile : la collection dont je pouvais disposer (mais c’est
le cas de toutes les collections) était composée de volumes dont chacun pesait
plusieurs kilos. Cela avait des conséquences pratiques incommensurables :
il est par exemple difficile d’en consulter plusieurs à la fois ; de même,
leur manipulation est franchement malaisée ; enfin, il est impossible
également de les photocopier à cause de la fragilité des reliures, du format
« Moniteur » et de la qualité typographique plus que moyenne. Enfin,
si votre intention est d’intégrer un discours dans un recueil ou dans un
travail historique, il vous faut donc recourir au bon vieux bic
et consacrer une bonne part de votre temps à faire un travail digne d’un
copiste.
(Addition apportée le 1er avril 2009 : Depuis la première édition
de cette note d’intention en septembre 2007, les Annales parlementaires depuis
1844 jusqu’aujourd’hui sont désormais en ligne (voir sur le site de la chambre http://www.lachambre.be/) . Ce qui précède est donc
désormais un peu moins d’actualité. Ceci dit, les années 1830 à 1844 ne sont, à
l’heure actuelle encore, qu’accessibles sur ce site. Ceci n’enlève en outre
rien à la seconde objection qui suit :)
Mais ce n’était pas tout :
impossible pour moi de retrouver ce bon vieux discours de l’abbé Daens à partir des tables du Moniteur lui-même ! J’en
suis depuis arrivé à la conclusion qu’il s’agissait d’un discours construit
expressément pour les besoins du film en question mais objectivement, il m’est
impossible d’en être convaincu : en fait, une fois encore, la difficulté
est d’ordre matériel : la nécessité de se rendre aux pages du Moniteur
référencées (dans la table des matières ou dans la table des intervenants)
oblige à des manipulations de pages coûteuses en temps.
Cet inconvénient n’est pas
neuf : il avait déjà été repéré au milieu du XIXe siècle par un
parlementaire, E. Vandenpeerenboom,
et à la fin du même siècle par un autre parlementaire, P. Hymans.
Pour pallier partiellement ce problème, ces deux députés rédigèrent chacun un
résumé des discussions parlementaires. En ce qui concerne l’ouvrage de P. Hymans, « Histoire parlementaire », le fil
conducteur est le suivant : pour chacun des thèmes principaux des
discussions parlementaires, un résumé est tenu séance par séance des
interventions des membres de la chambre. Un index permet de se repérer dans les
cinq volumes constitutifs de cette somme. La qualité de ce travail n’est bien
entendu pas en cause et il serait plutôt malvenu de le critiquer. Mais enfin,
il faut bien reconnaître que des résumés de débats ne sont pas les débats
eux-mêmes et qu’on ne peut s’empêcher de regretter l’écart entre, d’une part,
les discours eux-mêmes et l’ambiance dans laquelle ils ont été prononcés et,
d’autre part, une analyse a posteriori de ces mêmes discours. Bref, il y a là
toute la distance irréductible qui sépare la source et le travail historique.
Restait comme ultime ressource le
recueil des lois appelé « Pasinomie », plus répandu et plus maniable,
et reproduisant effectivement une partie des discours prononcés. Ceci dit,
seule une partie très restreinte des discours est reproduite (ainsi que les
rapports déposés en appui des projets de loi devant les assemblées). De fait,
le souci de
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Tout ce qui précède explique
l’existence de ce site à vocation historique dont la finalité est de mettre à
la disposition de toute personne intéressée par l’Histoire de Belgique le texte
intégral des discours prononcés en séance plénière du Congrès national et de la
Chambre des représentants de Belgique au cours de sessions 1830 à 1848 (voire,
si le temps me le permet, au-delà), tels que retranscrits dans l’ouvrage de Huyttens (pour le Congrès national), dans le Moniteur belge (de septembre 1831 à juin
1844) et enfin dans les Annales
parlementaires (à partir d’octobre 1845). Mon espoir est que le passage par
Internet permettra de pallier au mieux une partie des problèmes d’ordre
matériel énoncés ci-dessus (un simple clic de souris remplace en effet la
manipulation de lourds volumes évoqués) et constituera une source documentaire
immédiatement accessible.
(Addition apportée le 8 mai 2009 : malgré la mise en ligne, sur le
site de la chambre des représentants de Belgique, des pages des Annales
parlementaires, sous format pdf, cet inconvénient est
toujours présent, même s’il est atténué : il faut en effet d’abord
consulter les pages des matières, session par session, et ensuite se rendre à
la bonne séance : disons que si la « manipulation de lourds
volumes » n’est plus d’actualité, notre site offre néanmoins encore un
certain avantage par la possibilité de se déplacer instantanément d’une séance
à l’autre, d’une page biographique ou de la table des matières à une séance
particulière).
(Addition apportée le 21 juillet 2017 : il est désormais également
possible d’obtenir le texte « brut » des débats parlementaires à
partir de la session 1844-1845, à l’adresse suivante : https://sites.google.com/site/bplenum/proceedings.
Ce texte « brut » est néanmoins truffé d’erreurs, liées à la
difficulté d’être fidèle au texte initial, en raison de la qualité
typographique limitée des documents originaux).
Ceci dit, que les personnes qui
ne peuvent se passer du contact avec le vieux papier ne se désespèrent
pas ! Outre qu’il est un principe historique qui défend de ne pas y
retourner (« Un original doit être privilégié à une copie »), je n’ai
pas repris tout le contenu du Moniteur ou des Annales parlementaires : c’est le
cas, entre autres, des exposés des motifs qui accompagnaient les projets de
loi, des rapports des commissions parlementaires, des pétitions, des débats du
Sénat et des articles de fonds du Moniteur (qui à l’époque était aussi un
journal d’opinion), etc. Et puis, il y a tant d’années qui ne sont pas
couvertes par ce site !
Certes, me direz-vous avec
justesse, cela nous éloigne fort de notre valeureux abbé Daens,
en fait un demi-siècle plus tôt. Mais que voulez-vous, nous avons trouvé que la
période 1831-1848 était tout aussi passionnante ! Non seulement elle
renvoie aux origines mêmes de
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Les informations pratiques
maintenant.
Ce site est structuré comme
suit :
a) La rubrique principale en est,
comme dit ci-dessus, le texte intégral des sessions
parlementaires sans rien négliger, sans rien omettre. Seule
réserve : les titres ne sont pas systématiquement ceux qui ont été
inscrits dans le Moniteur et les noms des parlementaires ont été uniformisés
(Desmet ou de Muelenaere, par exemple, au lieu de de Smet ou de Meulenaere). J’ai également renoncé à reprendre les
anciennes graphies, lesquelles d’ailleurs sont très rares (essentiellement des
mots reliés entre eux par des traits d’union, comme « non-seulement »,
« très-bien » ; l’absence de la lettre finale pour les mots en –ant et en –ent au pluriel, comme
« représentans » ; certains
« é », devenus depuis lors des « è »).
Pour faciliter la copie, c’est la
simplicité qui a été choisie dans la mise en forme des pages de ce site. Si
vous voulez recopier le texte dans un traitement de texte courant, aucun
problème : normalement, vous sélectionnez le texte voulu et vous faites un
simple copier-coller. Juste les marges à adapter peut-être et le texte est à
vous.
Enfin, dans le texte même de ces
séances parlementaires, chaque intervention parlementaire est précédée d’un
lien hypertexte vers la fiche biographique de l’intervenant concerné.
b) Une table des matières vous permettra d’aborder
les débats parlementaires en fonction de onze rubriques thématiques
(constitution, vie politique, droits politiques, parlement, finances, économie,
infrastructure, départements d’autorité, enseignement et culture, armée,
politique extérieure). La table des matières ne se base pas sur les tables
existantes dans le Moniteur dont il a été question plus haut mais est une
création propre à ce site.
c) Une présentation des
parlementaires constitue la troisième partie. Pour chacun d’eux,
nous avons mis un aperçu biographique (quand nous avons pu en trouver un) et le
relevé des interventions parlementaires pour les sessions numérisées. Il est
donc possible, à partir de cette présentation, de prendre connaissance de
l’ensemble des discours (en texte intégral) prononcés par les parlementaires
belges entre 1830 et 1846). L’iconographie des députés m’a été fournie par le
descendant d’un parlementaire anversois dont il est question dans ce site. Je
l’en remercie encore une fois ici. Celle des congressistes a été extraite de
l’ouvrage de BEYAERT consacrée à leur biographie. Enfin, indépendamment des
images glanées ça et là au gré de nos pérégrinations
livresques, quelques photos sont extraites du site www.ars-moriendi.be.
(Addition
apportée le 27 septembre 2010 : plusieurs personnes nous ont fait
remarquer que les biographies insérées sur ce site contiennent diverses erreurs
ou imprécisions, notamment et avant tout quant à la qualification politique
(catholique ou libéral) qui est attachée aux parlementaires et congressistes.
Nous ne pouvons le nier, mais nous tenons à préciser que ces qualifications ne
sont pas de notre main mais de deux ouvrages de référence auxquels nous n’avons
pas contribué).
d) Il nous a semblé également
important de donner un aperçu historique de la période au moyen de quelques ouvrages ou articles numérisés. En vue de respecter autant
que possible les droits d’auteur, nous avons privilégié des livres assez
anciens. On pourra évidemment nous reprocher d’ouvrir ainsi une littérature
historique dépassée, marquée au coin du patriotisme et, éventuellement, d’un
parti pris catholique ou libéral. Nous ne le nions pas. Mais les avantages
compensent l’inconvénient :
- la numérisation de ces ouvrages
permet de les rendre accessibles sans passer par de (longues et parfois
coûteuses) recherches auprès de bouquinistes ;
- ils offrent le grand avantage
de donner la parole à des personnages qui non seulement sont contemporains des
événements mais y ont parfois participé eux-mêmes ;
- enfin, la production historique
plus récente tend à négliger les « détails » de cette histoire
politique : ainsi, par exemple, Henri Pirenne commente sur à peine deux
pages le long ministère de Jean-Baptiste Nothomb (1841-1845), G.-H. Dumont
(Histoire de Belgique, 1977) quant à lui n’y consacre que 16 lignes… Difficile
dans ces conditions de comprendre la portée de certaines interventions
parlementaires.
En outre, des liens renvoient
vers des livres numérisés (essentiellement en format pdf)
vers d’autres sites.
e) Enfin, sont mis en ligne des
liens et une bibliographie en rapport avec la période concernée
(en cours de réalisation, situation qui risque malheureusement de perdurer, vu
mon manque de temps).
Voilà je pense avoir tout dit et
je vous laisse vous installer dans les tribunes pour prendre connaissance du
discours du premier orateur inscrit.