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Congrès national de Belgique
Séance du dimanche 16 janvier 1831

(E. HUYTTENS, Discussions du Congrès national de Belgique, Bruxelles, Société typographique belge, Adolphe Wahlen et Cie, 1844, tome 2)

Protocole de Londres du 9 janvier 1831 relatif au blocus de l'Escaut

Formation du comité général

(page 181) En note de bas de page de l’ouvrage de E. HUYTTENS, on peut lire ce qui suit:

L'Émancipation et d'après elle le Journal de la Belgique et le Journal des Flandres ont seul rendu compte de ce comité général. Nous nous abstenons de reproduire la relation qui en a été publiée, le congrès ayant déclaré q'elle était fausse : mais nous empruntons quelques détails au Courrier des Pays-Bas ; ce journal, nous l'avons déjà rappelé, comptait plusieurs de ses rédacteurs parmi les membres de l'assemblée ; voici ce q'on lit dans son numéro du 17 et 18 janvier :

« Le comité Général sur le protocole du 9 janvier, communiqué au congrès dans la séance de samedi, a duré depuis deux heures de l'après-midi jusq'à cinq heurs du soir. Il a été repris à sept heures et s'est prolongé jusq'à minuit et demi.

« Les discussions sur le parti qu'il y avait à prendre pour la Belgique ont dû être très vives et très animées ; mais il parait que le congrès s'est arrêté à la résolution d'inviter officieusement le comité diplomatique à protester, dans sa réponse au protocole du 9 janvier, contre la dernière clause qui met la question de la reprise éventuelle des hostilités entre la Belgique et la Hollande, à la disposition exclusive des puissances.

« Le blocus de Maestricht sera levé le 20, sur la foi des assurances données pour l'ouverture définitive de l'Escaut à la même date. La majorité du congrès a été d'avis que les Belges pouvaient, sans compromettre leur révolution, donner à l'Europe cette nouvelle preuve de leur franchise et de leur loyauté, malgré les raisons qu'ils ont eues jusq'ici de se plaindre de la perfidie et de l'astuce de leurs ennemis.

« On assure que tous les membres de l'assemblée n'ont pas partagé cette opinion, et quelques-uns ont pensé même que nous avions des défiances à nourrir contre d'autres puissances encore que la Hollande. Les événements décideront de quel côté s'est trouvée l'erreur. En attendant, les Belges se sont réservé, à tout hasard, la devise de François Ier après la bataille de Pavie.

« On assure que la marche diplomatique du gouvernement provisoire a été exposée à l'assemblée dans ses moindres détails par un membre du comité diplomatique (M. Charles Le Hon), autorisé à communiquer dans la séance toutes les pièces relatives aux négociations entamées depuis le 4 novembre dernier. »

En note à cette note, on peut lire, même page :

A la reprise du comité général, le soir, M. le baron Osy avait donné communication d'une lettre écrite par sir G. Shee, secrétaire du ministre des affaires étrangères de l'Angleterre au consul de Sa Majesté Britannique à Anvers. Cette lettre, qui annonçait pour le 20 janvier l'ouverture de l'Escaut, paraît avoir exercé quelque influence sur la résolution prise par le congrès ; nous la reproduisons ici telle que l'a publiée le Courrier des Pays-Bas.

« A monsieur le consul de Sa Majesté Britannique.

« Londres, 13 janvier 1831.

« Monsieur,

« Par ordre extraordinaire de lord Palmerston, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance, pour en informer tous les capitaines anglais à Flessingue, ainsi que le commerce anglais en général que L'ESCAUT DOIT ETRE LIBRE POUR LE 20 COURANT, ET QU’AUCUNE ENTRAVE NE SERA TOLÉRÉE PAR LES CINQ PUISSANCES.

« G. Shee. »