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Chambre des représentants de Belgique
Séance du samedi 3 décembre
1831
Sommaire
1) Pièces adressées à la chambre, notamment
pétition relative à une demande de paiment d’arriérés par un officier de
l’armée (Lebègue, Ch. de
Brouckere, Seron, Delehaye, Lebègue)
2) Projet de budget de la chambre des
représentants
3) Projet de loi relatif aux budgets provinciaux
(Jonet, de Theux, Destouvelles, Lebeau)
4) Proposition de loi accordant certaines
facilités aux habitants des territoires cédés par le traité des 24 articles,
notamment en matière de naturalisation (proposition Nothomb) (Lebègue, H. de Brouckere, de Robaulx, Nothomb)
(Moniteur belge n°173, du 5 décembre 1831)
(Présidence de M. de Gerlache.)
La séance est ouverte
à midi et demi.
M.
Lebègue fait l’appel nominal.
M. Dellafaille lit le
procès-verbal. Il est adopté.
M.
Lebègue analyse quelques pétitions, parmi lesquelles nous remarquons
celle de M. le major B. de Valanthiennes, qui prie la chambre, vu l’intention
de M. le ministre de la guerre de ne pas faire droit à sa réclamation, de lui
payer ses appointements arriérés du 25 août à ce jour, avec invitation à M. le
ministre de la guerre de le mettre en activité ou en disponibilité, étant
breveté par M. le régent depuis le 12 avril 1831. Il prie aussi la chambre, vu
sa position, d’entendre le rapport sur la pétition, séance tenante. (Non ! non !)
M. le ministre de la guerre (M. Ch. de Brouckere). - Puisque la chambre
ne consent pas à entendre le rapport sur cette pétition, séance tenante, je
désirerais être prévenu du jour auquel ce rapport aura lieu, afin que je puisse
démontrer à la chambre que le pétitionnaire n’a aucun droit à réclamer. J’ai à
la main des pièces qui le prouvent d’une manière certaine.
M.
Jonet,
membre de la commission des pétitions. - Le rapport pourra être fait vendredi prochain,
comme à l’ordinaire, à moins que la chambre n’en décide autrement.
M.
Seron. - Le pétitionnaire demande à être entendu à la
barre de la chambre. Comme ce ne peut se faire, la commission pourrait entendre
ses explications.
M. Delehaye. - C’est impossible,
nous ne pouvons ériger en tribunal une commission. Quant à moi, si, en qualité
de membre de la commission des pétitions, j’étais forcé d’interroger quelqu’un
comme juge, je donnerais à l’instant ma démission.
M.
Seron. - Je ferai remarquer à notre collègue qu’il ne
s’agit pas d’un jugement, mais de simples renseignements.
M.
Lebègue. - La pétition dans laquelle on demandait à être
entendu à la barre de la chambre, n’est pas celle dont on s’occupe en ce
moment. C’est une autre qui n’a pas été adressée au bureau.
- La pétition est
renvoyée avec les autres à la commission.
PROJET DE BUDGET DE
LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS
M. Corbisier monte à la tribune
et fait un rapport sur le budget de la chambre.
- Ce rapport sera
imprimé, distribué et renvoyé dans les sections.
PROJET DE LOI RELATIF
AUX BUDGETS PROVINCIAUX
L’ordre du jour est
la discussion du projet de loi sur les budgets des provinces.
Il est donné lecture
de ce projet, ainsi conçu :
« Léopold, Roi
des Belges, etc.
« Nous avons
chargé notre ministre de l’intérieur par interim de présenter aux chambres, en
notre nom, le projet de loi dont la teneur suit :
« Considérant
qu’il y a urgence de pourvoir à la confection des budgets des provinces pour
l’exercice de l’an 1832 ;
« Vu le décret
du congrès national, en date du 30 juin 1831 (Bulletin officiel, n°100), par lequel les affaires qui devaient
être soumises aux états provinciaux ont été renvoyées aux conseils provinciaux
;
« Vu
l’impossibilité d’établir les conseils provinciaux assez à temps pour voter les
budgets des province pour l’exercice de l’an 1832 ;
« Vu
l’article 137 de la constitution ;
« Nous avons, de
commun accord avec les chambres, décrété, et nous ordonnons ce qui suit :
« Article
unique. Les députations permanentes des états provinciaux, et les autorités
qui, dans quelques provinces remplacent ces mêmes députations, sont chargées de
faire les budgets de dépenses et des voies et moyens pour l’exercice de l’an
1832.
« Ces budgets
seront soumis à l’approbation du Roi, avant d’être mis à exécution. »
M. Jonet propose d’amender
ainsi le deuxième paragraphe :
« Ces budgets,
pour ce qui regarde les dépenses à la charge des provinces, seront soumis à
l’approbation du Roi, avant d’être mise à exécution. »
M. de Theux, M. Destouvelles et M. Lebeau combattent cet amendement comme inutile.
- Il n’y est pas
donné de suite.
L’article unique du
projet et les considérants sont successivement mis aux voix et adoptés.
On procède à l’appel
nominal sur l’ensemble.
Le projet est adopté
à l’unanimité des 65 membres présents.
PROPOSITION DE LOI
ACCORDANT CERTAINES FACILITES AUX HABITANTS DES TERRITOIRES CEDES PAR LE TRAITE
DES 24 ARTICLES
M.
Lebègue lit le rapport de la section centrale sur la
proposition de M. Nothomb, ainsi conçu. - Messieurs, quatre sections seulement
ont envoyé leur rapport à la section centrale de la proposition de M. Nothomb.
Ce sont les 2ème, 3ème, 5ème et 6ème.
La première ni la
quatrième n’ont pas envoyé de rapporteur.
La seconde section a
pensé, à la majorité de trois voix contre deux, qu’il y avait lieu d’ajourner
la discussion du projet jusqu’à ce que le traité de paix fût ratifié.
La troisième a pensé
à l’unanimité que la proposition était prématurée, et qu’ainsi il y avait lieu
d’en ajourner la discussion. Abordant subsidiairement et à tout événement le
fond de la proposition, elle a fait diverses observations et proposé diverses
adjonctions et modifications qui sont relatées dans son procès-verbal.
La cinquième n’a pas
fait de rapport écrit ; mais son rapporteur a fait connaître que, tout en
adoptant le principe du projet, elle désirait divers amendements.
Enfin, la sixième a
trouvé convenable de ne pas se prononcer sur la proposition avant que le traité
ne fût mis à exécution, en se fondant sur ce que l’accueil favorable donné à la
proposition suffisait pour rassurer les intéressés, et sur ce qu’il serait
inconvenant d’adopter une proposition avant d’être assuré qu’elle pût trouver
son application.
La section centrale a
adopté à l’unanimité le sentiment qui a prédominé dans toutes les sections,
savoir : que le moment de discuter et de décréter une loi en faveur des
personnes habitant les territoires menacés d’être réunis à la Hollande, mais
qui jusqu’ici font encore partie de la Belgique, n’était pas arrivé.
Comme la grande
majorité des sections, elle a pensé que, quand le moment serait venu, la
Belgique devrait se montrer généreuse envers les personnes qui se sont distinguées
par leur patriotisme.
Nulle part, cette
opinion n’a rencontré de contradiction sérieuse.
L’inopportunité de la mesure seule a frappé tous les
membres.
En conséquence, organe de la section centrale,
j’ai l’honneur de vous proposer l’ajournement de la proposition, jusqu’à
l’exécution du traité de paix imposé à la Belgique par les cinq puissances.
M.
H. de Brouckere. - Il me semble que nous pourrions nous borner à
l’ajournement pur et simple, afin de reprendre la discussion du projet quand
bon nous semblerait. (Appuyé.)
M.
de Robaulx appuie cette proposition.
M. Nothomb. - Je prie la chambre d’entendre une simple observation.
L’ajournement, je crois, ne porte que sur la discussion de la proposition, de
sorte qu’il me sera permis, ou à tout autre membre de la chambre, de demander
par une simple motion d’ordre, quand le temps sera devenu plus opportun, que
l’on fixe un jour pour cette discussion. (Oui
! oui !)
_________________
M. de Robaulx demande
un congé de huit jours, pour se rendre à la cour de Liége, où une affaire
importante qu’il a suivie dans le temps nécessité sa présence. (Accordé.)
La séance est levée à
deux heures.