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Note d’intention
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Congrès
national de Belgique
Séance du
samedi 18 juin 1831
Sommaire
1) Communications des pièces
adressées au congrès
2) Vérification des pouvoirs
d’un membre (Cartuyvels)
3) Renouvellement du bureau
du Congrès
4) Projet de décret modifiant
les décrets sur la garde civique (d’Oreye, Beyts, J. Goethals, Ch. de Brouckere, de Theux, Ch. Coppens, de Rouillé, Jacques, A. Rodenbach, C. Rodenbach, Ch. de Brouckere, C. Rodenbach, de Robaulx, d’Oreye, H. de Brouckere, de Robaulx, de Theux, Ch. de Brouckere, de Theux, de Robaulx). Rejet du
projet et proposition d’en présenter un nouveau (H. de Brouckere, de Robaulx, d’Oreye, Jottrand, de Theux, Frison, d’Oreye, de Robaulx, de Sauvage, H. de Brouckere)
(E. HUYTTENS, Discussions du Congrès national de Belgique, Bruxelles,
Société typographique belge, Adolphe Wahlen et Cie, 1844, tome 3)
(page 300) (Présidence de M. Raikem, premier vice-président)
La
séance est ouverte à une heure. (P. V.)
M. Liedts, secrétaire, donne lecture du procès-verbal ; il
est adopté. (P. V.)
COMMUNICATION DE PIECES ADRESSEES AU CONGRES
M. de
Tiecken de Terhove annonce que des motifs de santé seuls le retiennent loin du
congrès. (M. B., 20 juin.)
- Pris
pour notification. (P. V.)
M. l’abbé Dehaerne demande un congé de
dix jours. (M. B., 20 juin.)
- Ce
congé est accordé. (P. V.)
M. Jaminé demande un congé de dix jours.
L'honorable
membre en a besoin pour vaquer à sa profession d'avocat, qui lui sert à
entretenir sa famille, composée de vingt-six personnes. (M. B., 20 juin.)
M. Claes (de Louvain) appuie la demande de M. Jaminé : il
rappelle que cet honorable membre est resté enfermé dans Maestricht jusqu'au
mois d'avril, et qu'il s'en est échappé à cette époque pour venir siéger au
congrès. (M. B., 20 juin.)
- Le
congé est accordé. (P. V.)
M.
le vicomte Charles Vilain XIIII, secrétaire, présente l'analyse des pétitions
suivantes :
Les
gardes des phares d’Ostende demandent à être exemptés du service de la garde
civique.
M. Stiers
demande l'organisation immédiate du jury.
Plusieurs
habitants de Ruysbrouck présentent des réflexions pour faire sentir au congrès
la nécessité de réviser le principe de la loi électorale. (M. B., 20 juin, et
P. V.)
(page 301) - Ces pièces sont renvoyées à
la commission des pétitions. (P. V.)
M. Pirson, rapporteur de la commission
chargée de la vérification des pouvoirs des députés et suppléants élus par la
province de Liége, propose l'admission de M. Hyacinthe Cartuyvels en placement
de M. de Selys Longchamps, député démissionnaire du district de Waremme. (M.
B., 20 juin.)
-
Cette admission est prononcée. (P. V.)
RENOUVELLEMENT DU
BUREAU DU CONGRES NATIONAL
M. le président – L’ordre du jour est le renouvellement
du bureau. Je vais tirer au sort les quatre bureaux de scrutateurs.
Premier
bureau : MM.
Nalinne, Constantin Rodenbach, Morel-Danheel, Pirmez.
Deuxième
bureau : MM. le
baron de Sécus (père), Nopener, Domis, Claes (d'Anvers).
Troisième
bureau : MM. le
comte de Bergeyck, Gendebien (père), Demelin, Delwarde.
Quatrième
bureau : MM.
Rosseeuw, le baron de Woelmont, Lefebvre, Pirson. (P. V.)
Un
huissier fait courir l'urne.
Nomination du président
Le
dépouillement du scrutin donne le résultat suivant :
Nombre
des votants : 109
M de
Gerlache a obtenu 82 suffrages.
M.
Raikem, 27 (P. V.)
M. Raikem, vice-président –: Vu le résultat du scrutin, je proclame M. de Gerlache
président. (M. B., 20 juin.)
Nomination des vice-présidents et
des secrétaires
On
procède à la nomination de deux vice-présidents et de quatre secrétaires. (M.
B., 20 juin.)
Le
dépouillement du scrutin donne les résultats suivants :
Pour
la vice-présidence.
M.
Raikem a obtenu 86 suffrages
M.
Destouvelles 74
M.
Alexandre Gendebien, 20.
En
conséquence les deux premiers sont proclamés vice-présidents du congrès
national. (P. V.)
Pour
les fonctions de secrétaires.
M.
Liedts a obtenu 86 suffrages.
M. le
vicomte Charles Vilain XIIII, 82
M.
Henri de Brouckere, 82
M.
Nothomb, 65
En
conséquence ils sont proclamés secrétaires du congrès national. (P. V.)
L'ordre
du jour appelle la suite de la discussion du projet de décret relatif à la
garde civique. (M. B., 20 juin.)
Article 20
« Art.
20. Les exemptions mentionnées à l'article précédent ne seront accordées qu'à
ceux qui réunissent les conditions imposées par les lois sur la milice nationale,
et sur la production des certificats et autres pièces prescrites par ces lois.
Ces certificats ne subiront d'autres changements que ceux nécessités par la
différence des deux institutions. » (A. C.)
M. Doreye présente un amendement qui est rejeté. (P. V.)
M. le baron Beyts
demande la
suppression des mots : qui réunissent les conditions imposées par les lois
sur la milice nationale. (A.)
- Cet
amendement est rejeté. (P. V.)
L'article
du projet de la section centrale est adopté. (P. V.)
Article 21
« Art.
21. Avant de remettre les certificats aux conseils cantonaux, les
administrations locales en afficheront la liste. » (A. C.)
- Cet
article est adopté. (P. V.)
« Art.
22. La commission permanente du conseil provincial annulera toutes les
exemptions qui auraient été indûment accordées par suite d'une interprétation
contraire à celle donnée par l'article 19 du présent décret. » (A. C.)
M. Jean Goethals propose cette addition :
«
Seront placées dans l'exemption temporaire de l'article 5 de la loi du 31
décembre les personnes préposées à l'enseignement public dans toutes les écoles
inférieures, moyennes et supérieures, pour autant que ces établissements soient
fréquentés par plus de vingt élèves. »
Beaucoup
de conseils cantonaux, dit l'honorable membre, n'ont su comment interpréter
l'article 5 de la loi du 31 décembre ; on a cru que les préposés à
l'enseignement, dont les établissements (page
302) étaient sous la surveillance du gouvernement, seraient seuls exemptés.
Mon amendement tend à lever le doute en étendant l'exemption à tous les
préposés indistinctement. (J. B., 20 juin, et A.)
M.
Charles de Brouckere – La loi que cite le préopinant a eu pour but de n'exempter que
les employés indispensables au service public. Le préopinant crée une nouvelle
exemption ; si on l'admet, on verra le juge dans les rangs de la garde ; tandis
que le préposé à une école gardienne qui comptera vingt enfants de trois ou
quatre ans, sera exempt. (J. B., 20 juin.)
M.
le chevalier de Theux de Meylandt demande que l'article additionnel soit adopté, sauf à
l'assemblée à le placer près d'un autre article. (E., 20 juin.)
-
L'addition de M. Goethals est rejetée. (P. V.)
M. Charles Coppens présente un article additionnel ainsi
conçu :
«
Une fois que le premier ban est mobilisé, le remplacement ne peut plus avoir
lieu qu'avec l'autorisation du gouvernement, et pour des motifs très graves.
« La
demande en remplacement ne peut suspendre le départ, ni être un motif pour
quitter le corps.
« L'examen
des remplaçants se fera par la commission permanente du conseil provincial. »
(A.)
-
Cette disposition est rejetée. (P. V.)
M.
de Rouillé
propose de rédiger l’article 12 de la manière suivante :
« La commission
permanente du conseil provincial annulera toutes les décisions contraires aux
dispositions de la loi. » (P. V. et A.)
-
Cette rédaction est adoptée. (P. V.)
Article 23
« Art.
23. Tous les articles des décrets du 31 décembre 1830 et du 18 janvier 1831,
contraires aux dispositions du présent décret, sont abrogés. » (A. C.)
- Cet
article est adopté. (P. V.)
M. Jacques propose l'addition suivante :
« Les
gardes civiques des deuxième et troisième bans ne seront assujettis à
l'uniforme que lorsqu'ils recevront des armes, excepté dans les villes où la
garde est chargée d'un service journalier. » (A.)
-
Cette disposition est rejetée. (P. V.)
M. Alexandre
Rodenbach propose une disposition additionnelle ainsi conçue :
« Un
armurier sera attaché à chaque légion de la garde civique ; il recevra la solde
en temps de guerre et la demi-solde en temps de paix. » (A.)
- Cet
amendement est rejeté. (P. V.)
M. Constantin
Rodenbach propose l’addition suivante :
« Les
officiers de santé seront nommés par le pouvoir exécutif d'après une liste
double de candidats présentée par l'état-major de chaque légion.
« Les
chirurgiens-majors devront être docteurs en médecine ou en chirurgie. »
Il est
très difficile, dit-il, à la garde civique de connaître les capacités du
candidat, tandis que le pouvoir exécutif peut prendre tous les renseignements
désirables. D'un autre côté, on, a vu qu’une foule d'hommes, distingués par
leurs ouvrages ou par leur nombreuse clientèle, ont été écartés par des
intrigues pour favoriser des officiers de santé sortis récemment de l'école. Du
reste, d'après les lois actuellement en vigueur, il n'appartient qu’aux
docteurs de faire les grandes opérations. (J. B., 20 juin, et A.)
M.
Charles de Brouckere combat la proposition de M. Constantin Rodenbach :il pense
que les officiers de santé sont forcés d'être aussi instruits dans les sciences
médicales et chirurgicales que les docteurs en médecine ; et que les examens
que les officiers doivent passer devant la commission médicale provinciale sont
plus rigoureux que les examens devant les universités : enfin l'orateur
déclare que s'il avait l'honneur de commander une légion, il préférerait des
officiers de santé connus dans le pays sous le nom d'officiers de santé du plat
pays aux docteurs en médecine. (E., 20 juin.)
M.
Constantin Rodenbach réfute M Charles de Brouckere, et répète
que les officiers de santé, aux termes des lois et ordonnances, n'ont pas le
droit de faire les grandes opérations, et qu'il est important pour l'armée
d'avoir des docteurs. (E., 20 juin.)
M. de Robaulx – Si je combats la proposition, c'est
parce que je trouve qu'il est plus juste que ceux qui doivent recevoir les
soins d'un officier le choisissent eux-mêmes. (J. B., 20 juin.)
- La
proposition de M. Constantin Rodenbach est rejetée. (P. V.)
M. Doreye présente une longue suite d’amendements dont il
est donné lecture. (E. 20 juin.)
M. Henri de Brouckere demande que ces amendements soient
mis séparément en discussion. (E. 20 juin.)
M.
de Robaulx pense que parmi les dispositions soumises il en est qui méritent d'être
mûrement méditées, ne serait-ce que celle qui sépare le premier ban des deux
autres. (E. 20 juin.)
(page 303) M. le chevalier de Theux de
Meylandt demande
la question préalable, parce que les amendements touchent à un grand nombre
d’articles déjà adoptés. (E., 20 juin.)
M. Doreye croit que, sans revenir sur des dispositions
arrêtées, on peut, en matière légale, chercher à rectifier autant que possible,
surtout quand on fait une loi d'une application usuelle. (E., 20 juin.)
M. Charles de Brouckere
appuie la question
préalable. (E., 20 juin.)
- Elle
est adoptée. (P. V.)
M.
le chevalier de Theux de Meylandt propose l'article suivant :
« Le
présent décret ne déroge pas à l'article 101 du décret du 31 décembre
1830. »
On
pourrait prétendre, dit-il, que la révision qui doit avoir lieu avant le 31
décembre
M.
de Robaulx – Il est inutile de dire que telle loi déroge ou ne déroge pas à aucune
autre. (J. B., 20 juin.)
-
L'article additionnel est rejeté. (P. V.)
L'assemblée
décide que le projet sur l'élection aux divers grades formera un décret séparé.
(J. B., 20 juin.)
Vote sur l’ensemble (rejet du projet)
On
procède au vote par appel nominal sur l’ensemble du décret : 105 membres
répondent à l’appel ; 48 votent pour, 57 contre ; en conséquence,
le décret est rejeté. (Sensation.) (P. V.)
Ont voté
contre : MM. Jacques, Alexandre Rodenbach, Du Bus, Defacqz, le chevalier
de Theux de Meylandt, le marquis Rodriguez d'Evora y Vega, Bredart,
Olislagers de Sipernau , Fleussu, le baron de Viron, Joos, Alexandre Gendebien,
Van Snick, Blargnies, Doreye, le vicomte Charles Vilain XIIII, Watlet, le comte
de Bocarmé, Charles de Brouckere, Simons, Henry, le baron Van Volden de
Lombeke, Constantin Rodenbach, Jottrand, Seron, Buylaert, Raikem, Maclagan,
Dams, Eugène de Smet, Domis, Marcq, de Labeville, Van Meenen, l'abbé Boucqueau
de Villeraie, le comte de Quarré, Coppieters, de Robaulx, Helias d'Huddeghem,
Delwarde, Rosseeuw, le vicomte Desmanet de Biesme, Masbourg, Coppens,
Vandenhove, Pirmez , Barbanson, Liedts, le baron Beyts, le vicomte de Jonghe
d'Ardoie, Fransman, Picquet, d'Elhoungne, le baron de Terbecq, le comte de
Bergeyck, le comte d'Ansembourg, Meeûs. (M. B., 20 juin.)
M. Henri de Brouckere expose l'urgence d'un décret qui
remplacera celui qui vient d'être rejeté. (E., 20 juin.)
M.
de Robaulx pense que, pour accélérer le travail et le coordonner, il faut nommer une
commission, qui sera chargée de la refonte des lois déjà portées sur la garde
civique, d'y remplir les lacunes et d'en faire une seule loi, dans laquelle se
trouveront toutes les dispositions. (E., 20 juin.)
M. Doreye appuie cette proposition. (E., 20 juin.)
M. Jottrand et M. le chevalier de Theux de
Meylandt
la combattent. (E., 20 juin.)
M. Frison demande que M. le ministre de
l'intérieur, qui a assisté aux discussions, soit chargé de présenter un nouveau
projet. (E., 20 juin.)
M. Doreye et M. de Robaulx développent de nouveau leur
proposition. (E., 20 juin.)
M. le chevalier de Sauvage,
ministre de l'intérieur pense qu'il faut renvoyer le projet à
la section centrale ; car s'il se présentait un nouveau projet ; il reviendrait
à cette section, qui l’amenderait, ce qui demanderait un double temps. (E., 20
Juin.)
D'autres orateurs prennent la parole. (E., 20 juin.)
M. Henri de Brouckere propose de renvoyer le projet à la
section centrale, qui déjà s'est occupée du même objet. (E., 20 juin.)
-
Cette proposition est adoptée ; la section centrale est chargée de présenter un
nouveau projet renfermant les modifications jugées nécessaires sur la garde
civique. (P. V.)
La
séance est levée à quatre heures. (P. V.)