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Esquisses historiques de la révolution de la Belgique en 1830
DE WARGNY Auguste - 1830

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DE WARGNY, Esquisses historiques de la révolution de la Belgique en 1830 (1830)

(Paru à Bruxelles en 1830, chez H. Tarlier)

Chapitre IV. Journée du dimanche 29 août 1830

Départ de la députation bruxelloise pour La Haye. Mouvements à Louvain, Liége, etc., par suite de celui de Bruxelles tranquille ce jour-là. Première expression du vœu pour la séparation d'avec la Hollande. Artillerie bourgeoise

(page 59) L'état des choses n'est pas changé. Tranquillité entière dans Bruxelles qui offre son aspect habituel riant et animé. La confiance renaissait d'heure en heure. Ia ville était complétement et spontanément illuminée la nuit entière.

A neuf heures du matin, la députation de cinq membres partit pour la Haye avec l'adresse au roi.

On apprit dans la journée, soit par les journaux, soit (page 60) par tout autre voie, qu'à la nouvelle des événements de Bruxelles, une grande effervescence s'était manifestée à Liége et à Louvain, mais sans détails ; on sut vaguement que l'autorité militaire hollandaise y redoublait de sévérité et de vigilance. On redoubla d'ardeur et de résolution à Bruxelles.

On y entendit pour la première fois exprimer le vœu de la séparation de la Belgique d'avec la Hollande. Les hommes sages et modérés reculèrent d'abord à cette idée ; mais bientôt on s'y habitua : on crut pouvoir dominer les énormes difficultés qui jailliraient de toutes parts, on regretta même que l'adresse au roi n'en fît pas mention. Mais en 24 heures l'opinion marchait à pas de géant ; on était débordé à chaque instant sans presque s'en apercevoir.

L'artillerie bruxelloise fut organisée le même jour. Deux pièces de canon de campagne avaient été trouvées et prises à la caserne Sainte-Elisabeth, le 26. Elles furent amenées le 29 avec appareil dans la cour de l'Hôtel-de-Ville, et la compagnie de canonniers volontaires, formée par M. le Commandant en chef des bourgeois, acheva de les réparer et de les monter avec une promptitude étonnante. La régence accorda un crédit de 40,000 fl., pour armer la garde bourgeoise, et entre autres pour monter l'artillerie. M. le baron de Felner s'y dévoua avec le plus grand zèle. Il fut prouvé au reste, du 23 au 26 septembre, que ce n'était pas une dépense inutile.

Aucune pièce digne d'être rapportée ne parut dans cette journée. C'était une sorte de temps d'arrêt ; mais on était dans un état d'attente voisin de l'anxiété.

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