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Charles Rogier (1800-1885), d'après des documents inédits
DISCAILLES Ernest - 1895

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Ernest DISCAILLES, Charles Rogier (1800-1885)

(Paru à Bruxelles en 1895, chez J. Lebègue et Cie)

Troisième partie (tome III). Rogier du traité de paix de 1839 jusqu’à sa mort

Avant propos

(page I) Un des journaux qui nous ont fait l'honneur de s'occuper des deux premières parties de notre ouvrage, a bien voulu nous reconnaître, entre autres mérites, celui de l'impartialité (Bien public du 3 mars 1893).

« Cette impartialité, a-t-il ajouté, il sera difficile à l'auteur de la conserver à mesure qu'il avancera dans son récit. »

La tâche est difficile en effet.

Dans la vaste période de 1839 à 1885 que comprend la troisième partie que nous abordons, nous devrons exposer des théories et des faits sur lesquels le dernier mot n'est pas dit, et qui sont l'objet en ce moment d'appréciations contradictoires et passionnées. En outre, les collaborateurs et les adversaires de Rogier n'ayant pas tous disparu de la scène politique, les questions de personnes ne seront pas le moindre des obstacles qui se dresseront devant nous à chaque instant.

Mais fidèle à l'engagement que nous avons pris vis-à-vis du public, nous continuerons à nous préoccuper constamment de la vérité.

Nous n'avons pas à faire œuvre de panégyriste, ni de polémiste mais œuvre d'historien.

Certes, l'impartialité n'est pas l'effacement.

Il doit nous être permis de juger ce qu'on peut appeler (page II) les faits acquis. Mais nous le ferons avec discrétion, en toute sincérité et en toute justice, cherchant à mériter encore ce renom d'impartialité qui nous est précieux.

Un critique des plus distingués, qui préfère en matière de biographie la méthode synthétique à la méthode analytique, nous a reproché l'abondance des détails où nous étions entré pour faire pénétrer en quelque sorte le public dans l'intimité de Rogier.

Tout en réservant pour la fin de l'ouvrage (comme nous le disons d'ailleurs dans notre préface) la synthèse de la vie et de l'œuvre de Rogier, nous croyons devoir dans ces deux volumes continuer notre système d'analyse, en faveur duquel nous pouvons invoquer non seulement l'autorité des meilleurs essayistes anglais, mais aussi celle d'un éminent historien français de notre temps :

« Pour étudier la formation d'un esprit clair et d'une volonté forte », dit M. Lavisse dans l'introduction de son Frédéric II avant l'avènement, recourons à « l'analyse complète », donnons-nous « du temps et de l'espace ».

Racontant la vie d'un homme qui a été mêlé aux grands événements de notre histoire pendant plus d'un demi-siècle, nous nous trouverons plus que jamais, au point de vue de la composition, en face d'un danger que M. Alphonse Le Roy signalait récemment en ces termes aux auteurs de biographies :

« Ne vous laissez pas entraîner par le récit des événements mêlés à votre sujet principal ; n'exposez pas le lecteur à perdre de vue celui dont vous faites la biographie » (3ème série des Bulletins de l'Académie, VI, 12).

Nous nous efforcerons d'éviter ce danger et de laisser toujours Rogier au premier plan.

19 mai 1893.

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